Du programme FRAQ à la co-conception à l’échelle nationale, Noémie Cusson transforme la manière dont la recherche sur l’autisme est menée en plaçant l’empathie, l’inclusion et le sens au cœur de son approche.
Doctorante en psychologie à l’Université du Québec à Montréal (UQAM), Cusson conjugue expertise académique et vécu personnel. Diagnostiquée autiste durant ses études collégiales, elle a découvert un profond lien avec ce champ de recherche — un lien qui façonne à la fois son parcours scientifique et son engagement.
Ancienne étudiante du programme de formation en recherche en autisme – Québec (FRAQ) pendant l’année de transition 2023 vers la Plateforme canadienne de formation en recherche neurodéveloppementale (CanFRN), elle a vécu de l’intérieur ces deux initiatives. Aujourd’hui, elle agit comme co-présidente du Comité de co-conception du curriculum de la CanFRN, contribuant à façonner un programme de formation inclusif qui reflète les besoins de la communauté de recherche en neurodéveloppement au Canada.
Ses recherches portent sur l’empathie chez les personnes autistes. Elle cherche à déconstruire les idées reçues et à mieux comprendre comment l’empathie est vécue et exprimée par les personnes autistes. Elle s’investit également dans des projets visant à améliorer la qualité de vie et à réduire la stigmatisation par la communication scientifique.
« J’espère mener des recherches centrées sur les besoins des personnes autistes et de leurs familles. » Noémie Cusson explique en quoi son propre diagnostic d’autisme influence ses intérêts de recherche, notamment sur l’empathie chez les personnes autistes. (Production : Aura Strategies)
Son parcours
Nous avons échangé avec Cusson sur son cheminement, de FRAQ à la co-conception, et sur l’influence de son expérience de vie dans sa manière d’aborder la recherche et la collaboration.
En quoi votre expérience a-t-elle influencé ou enrichi vos travaux de recherche ?
Cusson : Être étudiante du programme FRAQ m’a permis de tisser des liens avec d’autres étudiant(e)s aux cycles supérieurs qui mènent des recherches sur l’autisme, et d’approfondir ma compréhension de l’autisme, notamment grâce à l’école d’été annuelle. J’ai présenté mes travaux lors de conférences internationales et j’ai participé à des ateliers dans le cadre du Passeport de formation.
En tant que membre du Comité de co-conception du curriculum, j’ai acquis une expérience concrète des principes de la co-conception et j’ai constaté l’impact réel de cette approche. Ce rôle m’a aussi permis de rencontrer des personnes inspirantes de partout au pays.
Ces expériences ont donné lieu à plusieurs collaborations de recherche toujours en cours.
Comment votre travail contribue-t-il à faire progresser le domaine de la recherche en neurodéveloppement ?
Cusson : Ma thèse vise à faire progresser notre compréhension de l’empathie chez les personnes autistes, ce qui pourrait alimenter les modèles théoriques, les outils diagnostiques et les interventions.
Je participe également à divers projets ayant pour but d’améliorer la qualité de vie des personnes autistes. Cela comprend un projet qui vise à revaloriser les intérêts restreints en tant que passions, ainsi qu’un autre qui explore les caractéristiques du soutien entre pairs chez les personnes autistes.
Je mise aussi beaucoup sur la communication scientifique pour diffuser les résultats de la recherche et réduire la stigmatisation.
Quel conseil donneriez-vous aux chercheurs et chercheuses en début de carrière de la CanFRN ?
Cusson : Impliquez-vous ! Que ce soit en rejoignant un comité, en participant à un projet qui vous interpelle (comme les clubs de lecture), ou en profitant des nombreuses occasions et activités proposées par la CanFRN. Échanger avec d’autres étudiant(e)s et chercheur(euse)s peut ouvrir la voie à des discussions enrichissantes et à des collaborations futures.
« L’autisme peut présenter des défis, mais il comporte aussi des forces sur lesquelles on peut miser. Je veux que la recherche contribue à créer des changements concrets pour les personnes autistes. »
— Noémie Cusson, doctorante à l’UQAM
Une vision tournée vers l’avenir
Alors que la CanFRN continue d’évoluer, des membres comme Noémie Cusson contribuent à redéfinir ce que peut être une recherche en neurodéveloppement inclusive et ancrée dans la communauté. Son leadership et sa sensibilité nous rappellent que la science la plus porteuse de sens repose sur l’empathie, la collaboration et le respect.
Pour en savoir plus sur les recherches de Noémie Cusson ou pour collaborer avec elle, consultez son profil de laboratoire.
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