Le 24 mai 2025, l’événement Jouer, s’engager, s’épanouir : Perspectives sur les activités en plein air inclusives pour les enfants autistes a rassemblé des chercheur·e·s, des enseignant·e·s et des personnes ayant une expérience vécue ou vivant la réalité de l’autisme, pour réfléchir ensemble à des espaces extérieurs où chaque enfant peut jouer, s’engager et s’épanouir.
Des familles, des enseignant·e·s, des chercheur·e·s et des partenaires communautaires se sont réuni·e·s au Centre À pas de géant à Montréal pour une discussion qui dépassait largement le cadre du terrain de jeu. (Production: Marrone Films)
Carole McGregor, cheffe Kawisente, a ouvert l’après-midi en nous rappelant que « notre relation avec la terre et la nature est sacrée, et chaque enfant mérite de s’y sentir chez lui ». Ses mots ont résonné tout au long des échanges, qui ont mis en lumière l’importance du jeu extérieur et les obstacles qui empêchent encore trop d’enfants autistes d’en profiter pleinement.
Le panel, coorganisé par le RTSA et À pas de géant, a réuni des leaders locaux et nationaux. « On a tellement de données qui montrent que la nature soutient le bien-être des enfants », a expliqué Louise de Lannoy d’Outdoor Play Canada. « Mais nos espaces ne sont pas toujours pensés pour les enfants neurodivergents. On peut changer ça. »
Pour Kelly Bron Johnson, fondatrice de Complètement Inclusif et mère d’un enfant autiste, le changement passe par l’écoute : « Quand mon fils me dit qu’il se sent exclu parce qu’il ne peut pas utiliser une structure de jeu, le problème, ce n’est pas lui. C’est la conception. »
Les participant·e·s ont pu vivre l’inclusion en action. L’organisme montréalais Metalude a animé des activités extérieures avec les enfants et leurs familles sur le terrain du Centre À pas de géant, qui est un exemple concret de design accessible qui favorise la joie et les liens sociaux.
Dans une entrevue sur place, Seiun Thomas Henderson, directeur de la recherche et de l’innovation à À pas de géant, a rappelé l’importance de fonder le design sur des données : « Ce terrain de jeu est conçu par et pour notre communauté. Ce n’est pas seulement des rampes ou des zones sensorielles : c’est aussi créer des occasions sociales où les jeunes autistes se sentent accueilli·e·s et compris·es. »
(Photos par : Patrizia Castiglione)
L’impact de cette journée s’est fait sentir bien au-delà du Centre. Comme l’ont souligné CTV News, City News et Global News dans leur couverture, ces échanges s’inscrivent dans un effort plus large de recherche et de plaidoyer pour transformer la manière dont on conçoit et on aménage les espaces publics.
« Aujourd’hui, il ne s’agissait pas seulement de jouer », souligne Martine Habra, responsable des partenariats et de la mobilisation des connaissances au RTSA. « Il s’agissait de changer la façon de voir les choses et de créer un savoir collectif pour que les enfants autistes et leurs familles n’aient plus à revendiquer une place au parc. Cette place doit déjà exister pour eux. »
Quand les familles ont quitté le terrain d’À pas de géant ce jour-là, avec des enfants qui riaient et des adultes qui repartaient avec de nouvelles idées, une chose était claire : quand la recherche et la communauté travaillent main dans la main pour concevoir des espaces pour tout le monde, tout le monde en profite.
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